Sounkyo Onsen – Hokkaïdo

Nous quittons enfin la ville pour les montagnes au coeur du Parc de Daisetsuzan. Nous avons décidé de nous poser pour 7 jours dans le petit village de Sounkyo Onsen. En fait c’est plutôt une station thermale (Onsen) qui se trouve dans le canyon Sounkyo et ses gorges escarpées. Il n’y a pas vraiment d’habitations. Beaucoup d’hôtels/établissements thermaux, de restaurants et de boutiques de souvenirs.

SOUNKYO onsen

Les 2 premiers jours de notre arrivée, il fait très froid et il pleut. Nous avons eu 6 mois d’été à la Réunion et une semaine de chaleur à Singapour et voilà que nous retrouvons la neige en juin. Rapidement, nous comprenons que nous ne pourrons pas vraiment randonner dans ces montagnes pour 2 raisons. La 1ère est la neige encore très présente. Sans équipement, il est difficile d’emprunter certains sentiers. La 2de est la présence d’ours bruns qui sont en période de rut… Et devinez ? Là encore de nombreux sentiers fermés à cause des ours.
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Nous faisons un tour au Visitor Center du Parc de Daisetsuzan. Il y a une belle exposition de la faune et de la flore. Il présente les sentiers praticables autour du Mont Kurodake et dans le canyon Sounkyo.

À l’hôtel, nous dormons sur des futons. Ce sont des matelas disposés directement sur le sol en paille de riz. Nous avons une grosse couette. On y dort très bien si le futon est assez épais. Sinon, c’est un peu dur. Notre hôtel est de plus doté d’un onsen : bains d’eau thermale. C’est un bonheur par ce froid ! De notre chambre, nous descendons en peignoir. Jérôme va dans le onsen des hommes, moi chez les femmes. On prend une douche assis sur des petits tabourets en plastique, puis on se baigne dans le onsen, pour une durée laissée à l’appréciation de chacun.

La météo des prochains jours s’annonce meilleure. On commence par une petite balade qui nous entraîne à travers les bois jusqu’à la cascade de Momijidani. La montée est cool (1h A-R). L’odeur de soufre nous accompagne. Nous y rencontrons Emily et ses parents, Claudia et Bern. Ils sont américains. Emily vit à Tokyo depuis 2 ans avec son mari et ses enfants. Nous discutons un petit moment avec eux et partageons nos impressions et questionnements sur le Japon et ses habitants. Au retour, nous croisons une biche en train de brouter tranquillement au bord du sentier, à moins de 2 m de nous.

Le lendemain, on décide de louer des vélos électriques. Clairement j’adore ! Surtout dans les montées. Nous allons d’abord voir les chutes d’eau de Ryusei no taki et Ginga no taki, respectivement la chute masculine – courte et puissante et la chute féminine – longue comme une chevelure argentée. Nous posons les vélos et montons le sentier derrière les boutiques qui amène à deux points de vue plus en hauteur.

On reprend les vélos pour rejoindre le grand lac de barrage « Taisetsu Dam ». Pour cela nous devons emprunter 3 tunnels, dont un fait plus de 3km (c’est long et ça pue!). Enfin nous arrivons au lac. Après quelques photos, nous décidons de nous poser pour déjeuner. Nous apercevons un petit renard roux sur la route. Nous tentons de voir s’il est possible de marcher sur les sentiers alentours, mais là encore, sentiers fermés en raison des ours. La balade aurait pu très bien se terminer, mais en chemin , la GoPro a sauté de son socle sur le vélo et « a truck crash camera » 😭.

le Mont Kurodake

Le temps s’améliore nettement enfin. Direction le Mont Kurodake – 1984 m alt. Il faut prendre le téléphérique (le sentier est cassé…). Ensuite, il faut prendre les télésièges jusqu’à la 2è station à 1500m alt. Nous délaissons le télésiège. Nous marchons un peu à vue, le sentier étant couvert par une épaisse couche de neige. Craignant le froid, nous nous sommes couverts avec tous les collants et les polaires disponibles. Après, 15 min de marche, il faut se rendre à l’évidence : il va falloir enlever des couches de vêtements. Arrivés à la 2è station, on se rend compte que beaucoup de marcheurs partent équipés de crampons pour l’ascension jusqu’au Mont Kurodake. Alors déjà que la neige et moi, on n’est pas supers copines, sans équipement, je ne suis pas emballée du tout. Après de longues minutes d’hésitations, Jérôme décide de s’y rendre seul. En fait il partira avec un groupe de touristes. Il y a pas mal de Japonais, de tout âge, qui font cette ascension en partie ou en totalité. Ils sont équipés de crampons, eux !

Quant à moi, je l’attends tout en admirant la vue, acceptant de prendre en photos ceux qui me le demandent ou discutant avec les touristes, avec mon anglais » frenchisé « 😜. Nous redescendons jusqu’au téléphérique en marchant sous le télésiège car il n’y a pas de neige. En fois en bas, on se prend une petite réflexion gentille des responsables du télésiège. C’est de bonne guerre !

Le dernier jour, nous prenons le sentier Panorama Dai. Le balisage est marqué par des rubans roses accrochés aux arbres. La montée est sacrément raide. Il vaut mieux avoir des bâtons. Nous arrivons à un croisement et prenons le chemin de droite. Au bout de 40mn, nous débouchons sur une crête qui se termine par un beau point de vue sur le village de Sounkyo et les montagnes.

Comme nous n’en avons pas assez, nous revenons sur nos pas et prenons le 2d chemin au croisement. Le début est sympa avec une jolie vue. La fin est plus raide, moins sympa dans les bambous et pour zéro point de vue. Dommage !

Sur le retour, nous entendons du bruit dans les fourrés. J’agite ma clochette et Jérôme s’époumone sur le sifflet. Avec tous ces panneaux signalant la présence d’ours, on devient un peu parano et méfiant, même si la découverte possible de biches ou cerfs nous échappe avec ce tintamarre. Tous les japonais et beaucoup de touristes sont munis d’une ou plusieurs clochettes accrochées au sac à dos. Je vous laisse imaginer le bruit que cela fait avec tout ce beau monde en mode « alarme ».

L’apéro du soir se fait avec du saké. Comme pour les vins français, les références sont très nombreuses et les prix varient du simple au triple. Alors, lequel choisir ? Au pif. C’est assez doux (20° d’alcool), mais au bout du 3ème verre, on a moins froid !