Mashu – Hokkaïdo

Après 6 jours à Shiretoko, nous nous rendons près du Lac Mashu. Arrivés à la gare, nous apprenons qu’il n’y a plus qu’un seul bus pour se rendre à notre hébergement. C’est un peu court car on doit faire quelques courses.

La dame de l’accueil nous propose de garder nos sacs à dos, le temps d’aller à la supérette 😀.

Enfin nous arrivons à l’auberge de jeunesse Mashuko Youth Hostel et sommes reçus par Dai, jeune homme gai et souriant, parlant très bien anglais.

1er soir où on fait connaissance en goûtant divers alcools

Nous déposons nos sacs dans notre chambre et rejoignons Dai.

Ce dernier nous raconte avoir fait en avril-mai 2017 le chemin de Compostelle de St Jean Pied de Port à Fineste (Espagne). Il a marché pendant 37 jours.

Il connaît la France et a visité de nombreuses villes (Chamonix, Lyon, Paris, Nice,….). Il essaie d’apprendre le français et nous montre son carnet où il a noté des mots, des expressions et des verbes conjugués. Pour le coup, on lui en rajoutera quelques uns durant notre séjour.

Il a appris l’anglais lors de deux ans passés en Australie et Nouvelle-Zélande. Il a beaucoup aimé ces 2 pays.

Dai nous demande si nous avons un véhicule. Hélas, non ! Notre permis n’est pas traduit (le permis international fait avant de partir ne suffit pas au Japon). Nous profiterons le lendemain matin de la présence d’un couple de français, Aude et Cyril, qui eux ont une voiture.

Ce soir là, nous partageons nos impressions, notamment sur la conduite des Japonais en voiture et la cuisine. Comme nous, ils se ravitaillent dans les « konbinis » (supérettes). On y trouve toutes sortes de plats préparés, très salés ou très sucrés, pas super bons. Mais c’est moins cher que le restaurant.

Dai nous parle beaucoup de la France qu’il apprécie vraiment et surtout la cuisine. Il a plein de photos des plats qu’il a goûtés.

Nous lui posons des questions sur tout ce plastique utilisé pour la nourriture ( les fruits, légumes, gâteaux,…) et pourquoi le recyclage se limite aux produits alu et aux bouteilles en plastique, alors qu’ils sont très protecteurs des sites naturels. Sa réponse : c’est le Japon ! Tout en paradoxe.

Nous discuterons tous les 5 jusqu’à une heure bien avancée de la nuit. Dai en profite pour nous faire goûter quelques alcools :

– du shochu, alcool de patate douce. C’est très doux, on dirait de l’eau parfumée.

– du sake à la feuille d’or. Très très bon !

– du vin rouge japonais, un peu jeune, limite piquette.

Lac Mashu et Mont Mashu (première)

Aude et Cyril nous déposent au Lac Mashu. Ils vont passer quelques jours dans le parc de Daisetsuzan que nous avons fait.

Déjà on se demande si on va pouvoir monter au sommet du Mont Mashu. La pluie, le vent et le brouillard sont au rdv.

On poirautera pendant 2h à la cafétéria des boutiques de souvenirs avant qu’une légère éclaircie apparaisse et se maintienne. On y va. Au bout d’1h30, le vent et le brouillard nous contraignent à faire demi-tour. Nous retournons à pied à l’auberge de jeunesse.

Rencontre avec Lital et bains de minuit

Sur les 2 jours qui suivent, le temps est si pourri que nous ne prévoyons pas grand chose, à part faire des courses dans un vrai supermarché (produits frais et variés) où Dai nous emmène. La grande cuisine que peu de clients utilisent nous permettra de préparer nos repas à partir de produits frais ou congelés et d’oublier pendant un temps les insipides plats préparés.

A l’auberge, nous faisons connaissance avec Lital, une jeune israélienne de 25 ans qui voyage dans le monde entier. Elle est sympa et abordable. Nous passons des heures à discuter et échanger avec elle. Elle nous donne d’ailleurs de bons conseils pour notre voyage 😃.

Dai n’a pas trop de monde à l’auberge. Il nous propose alors une sortie cette nuit : bain au Onsen du Lac Kussharo.

Deux guérites – homme et femme – pour se changer et 2 bains d’eau chaude à l’air libre au niveau du lac. C’est assez magique comme ambiance ! Il fait nuit, la brume laisse deviner les eaux du lac et les monts alentours. On entend quelques oiseaux et les cris des renards.

Après ce moment de calme et de bien-être, Dai nous amène voir les cônes de souffre. Malgré la nuit, on devine que le site est comme un désert de pierre. On ressent la chaleur dégagée par les geysers. Les phares de la voiture éblouissent des biches et des renards.

Quelle belle soirée grâce à Dai ! Comme l’a si bien souligné Lital, il manquait juste un bon verre de saké.

Lac Mashu et Mont Mashu (deuxième)

Nous décidons de rester une nuit de plus à l’auberge. Nous avons bien fait. Il fait beau, c’est le moment d’aller au Lac Mashu et faire l’ascension du mont du même nom. Après avoir eu 3 jours de pluie et de froid, le soleil est enfin au rdv. Rapidement nous enlevons nos couches de vêtements. Les 80% du sentier se font très facilement. Nous parcourons un chemin de crête qui permet d’admirer le lac, les monts et la plaine.

Le lac Mashu aurait les eaux les plus pures du monde. Il a pour surnom « le lac mystérieux » et pour cause, il est souvent envahi par la brume, nous avons pu le constater. Il est difficile de le voir et d’en deviner la pureté. Dai nous avait montré un reportage sur le lac. C’était en Japonais mais nous avions compris que la brume était très présente et faisait partie du paysage.

Nous montons les 200 m restants dans la brume. Au sommet à 857 m, beaucoup de vent et pourtant aucune vue, tant le brouillard est dense. On redescend pour déjeuner.

Le retour à pied se fait sous les coups de tonnerre, mais l’orage n’éclatera pas. Nous croisons un octogénaire japonais qui parle quelques mots d’anglais. Il veut savoir si nous avons pu aller jusqu’au sommet. Lui s’est arrêté à 100m, ce qui est déjà pas mal vu son âge ! Quand nous lui répondons que nous sommes français, il nous raconte être allé en Savoie et avoir vu le Mont Blanc (il n’a pas fait l’ascension).

À notre retour, nous informons Dai que nous restons une nuit de plus.

Balade à 4 et bye bye Hokkaïdo

Le temps s’est de nouveau dégradé et d’après Dai, cela ne va pas s’arranger de sitôt. Bon, c’est décidé, Bye Bye Hokkaïdo ! On s’arrache, direction Tokyo. On réserve pour dans 3 jours nos billets d’avion de Chitose Airport pour Narita Airport.

Dai nous propose, pour cette dernière journée avec lui et Lital, de déjeuner dans un restaurant qu’il aime bien.

Il nous conduit d’abord au Lac Kussharo que nous n’avions pas pu voir lors de notre bain de nuit. Il nous montre le coin qu’il affectionne particulièrement et où il campe avec ses amis.

Le Lac Kussharo est le 6éme lac du Japon de part sa taille. L’activité volcanique y est forte et on peut y découvrir quelques onsens (bassins d’eau chaude) autour du lac dans lesquels on peut se baigner. C’est un délice !

Ensuite, il nous amène dans une boutique artisanale de souvenirs. Elle est tenue par un sculpteur sur bois qui perpétue la tradition du peuple Aïnou. Ses sculptures représentent les animaux vénérés par les Aïnous : hiboux, ours, aigle, renard, etc. On a choisi un petit hibou en bois qui est censé nous apporter la joie et la prospérité.

Enfin nous déjeunons dans un restaurant style cuisine du monde. C’est très bon et cela nous change 😉

Clairement nous n’avons pas pu vraiment profité de Mashu, mais grâce à Dai nous avons pu faire et voir des choses que nous n’aurions probablement pas faites sans lui.

Donc un grand MERCI à Dai Watanabe !

🌲🦌🦊🐿🐻🍁

Nous passons ces 3 derniers jours à Tomakomai, près de l’aéroport de Chitose. Le temps est toujours pourri. La brume est partout. Grom profite du temps libre pour aller trouver un coiffeur. Ça tombe bien : il y en a plein et ils sont ouverts le dimanche. Il en choisit un au hasard. C’est un petit monsieur sans âge, il écrase sa clope avant de l’assoir sur des sièges datant à vue de nez des années 70. C’est vintage ! Heureusement, le gars parle quelques mots d’anglais, assez pour se faire comprendre sur la quantité de cheveux à couper. Le gars, d’une main tremblante, coupe lentement, très lentement. C’est interminable. Mais super bien fait, et pour une somme dérisoire.

Seul moment vraiment sympa dans cette ville est notre soirée dans une minuscule gargotte. Elle nous est fortement conseillée par 6 Japonais qui a priori viennent de débaucher. Ils sont tous agents en assurance. Ils fêtent les 33 ans de leur collègue. Ils nous demandent la durée de notre voyage au Japon et qu’est-ce qui a bien pu nous mener à Tomakomai.

Quant à la gargotte, on y tient à peine à 5/6. Elle est tenue par une dame qui nous prépare des brochettes de viande (porc et poulet) avec de l’edamme (fève) en croq’en sel. La viande est fondante et savoureuse. Je raffole de leur edamme cuit à l’eau dans sa cosse et parsemé d’une pincée de sel😋. Par contre il faut attraper le coup pour les chopper avec les baguettes !

Devant nous, plusieurs bocaux remplis d’un liquide nous font de l’oeil. Nous demandons à la chef cuistot de quoi il s’agit. C’est du saké parfumé à l’ananas et au pamplemousse. Évidemment nous voulons y goûter. Elle nous sert et commence à y mettre des glaçons. Nous refusons tout net ! Surprise, elle nous indique que l’alcool est à 35°. Nous insistons : ce sera sans glace, nous avons l’habitude avec le rhum réunionnais à 49° ! Nous apprécions, c’est très bon et doux.