Eyjafjordour
Eyjafjordour est l’un des fjords les plus grands d’Islande qui étire ses 60km de long de la ville d’Akureyri, la grande ville du nord, jusqu’à l’océan arctique. Ici, on peut observer des baleines, profiter des beautés de la côte ou tenter de rencontrer les trolls dans la péninsule de Tröllaskagi.
Le préfixe Eyja signifie « île ». Ce fjord est donc le fjord d’une île : celle de Hrísey, la seconde plus grande île d’Islande (environ 7km de long sur 2km de large ; point culminant à + 110m). Elle fut habitée dès les premiers temps de la colonisation du nord.
Avec l’agriculture et surtout la pêche, l’île se peupla progressivement jusqu’à compter 340 habitants avant la Seconde Guerre Mondiale. Hrísey est maintenant connue comme réserve ornithologique. Ici, en plus de profiter d’une superbe balade sans dénivelé dans la lande, on est assuré d’apercevoir plein oiseaux pas trop farouches.



Nous avons pris le ferry qui relie plusieurs fois par jour Hrísey et Nalvík. La traversée est rapide, la mer est tranquille et les températures fraîches de ce début de matinée n’engagent pas à aller flâner sur le pont extérieur. Une fois débarqués dans le petit port du bourg au sud de l’île, nous avons décidé de nous rendre au phare de la pointe nord. Mais la route est rapidement coupée : les canards ne doivent pas être dérangés. Nous faisons demi-tour et nous empruntons le chemin « Bird Watching ».
la choregraphie des sternes
Nous atteignons rapidement un petit étang puis une cabane d’observation ornithologique en accès libre. Il y a deux chaises et un poster répertoriant les nombreux oiseaux que l’on peut apercevoir sur Hrísey.
Nous ouvrons les deux volets donnant sur l’étang et les deux autres latéraux qui donnent sur … des sapins, et nous voici devenus observateurs ornithologiques. Quelques pieux en bois sont plantés dans l’eau, bien dans l’axe des fenêtres d’observation afin que les photographes aient un bel angle de vue.
Ce jour-là, ce sont les sternes arctiques qui occupent l’étang. Ces oiseaux fins et agiles, d’environ 40cm de long, à la tête noire et la queue blanche fourchue et dont le nom scientifique signifie La serveuse du paradis, nous offrent des ballets incessants.



Les sternes sont de grands voyageurs. L’hiver approchant, ils migrent dans l’hémisphère sud, pour un voyage de 44000km aller-retour. Lors de la nidification (des trous dans le sable ou dans les herbes), les œufs sont vulnérables. Quand un intrus, quelle que soit sa taille, s’approche trop près du nid, les parents le survolent en poussant des cris stridents et, si cela ne suffit pas, ils tentent de frapper avec leur bec la partie la plus haute du corps, c’est-à-dire la tête. Pour parer à cela, les Islandais lèvent le poing et hâtent le pas quand une sterne leur tourne autour. Les photos des sternes s’enchaînent, c’est très beau. L’objectif de 200mm de l’appareil est tout juste suffisant pour bien capturer les détails.
réserve ornithologique



À Hrísey, des pancartes jalonnent régulièrement les chemins donnant des informations (islandais/anglais) sur différents oiseaux. Dans sa petite mare, un phalarope à bec étroit pas craintif du tout nous laisse le contempler. Plus loin, nous apercevons un courlis grossièrement caché dans les hautes herbes. On le dit d’un naturel prudent, mais nous ne semblons pas le déranger et il se laisse tirer le portrait. Puis, un chevalier gambette avec ses grandes pattes orange, posé sur des séchoirs à poissons, nous laisse l’observer à loisir.
Plus loin, une bécasse montre son bec. Lorsqu’elle est en vol, elle émet un bruit révélateur, une sorte de hennissement créé par le frottement de l’air sur sa queue lorsqu’elle plonge en piqué. Pour finir, nous tombons sur un lagopède qui profite du soleil. Certaines années, leur nombre est si élevé, qu’à l’automne, ils peuvent envahir le bourg. Nous avons aperçu également des canards, des oies en vol ainsi que d’autres oiseaux que nous n’avons pas pu identifier car trop rapides.



Le soleil s’impose doucement. Les eaux du fjord scintillent, bordées par les montagnes et leurs sommets enneigés. Hrísey posséderait une importante source d’énergie et une harmonie qui soignent le corps et l’esprit, des touristes viennent spécialement pour cela. Cela explique sans doute pourquoi on s’y sent si bien.
Hrísey n’est pas très grande, mais, comme souvent en Islande, on s’arrête toutes les dix minutes pour admirer quelque chose de nouveau et alors, l’heure tourne. Là, il s’agirait de ne pas rater le dernier ferry. Ouf, nous sommes à l’heure, on a même le temps pour un café, que nous prenons à l’épicerie-librairie-poste-restauration rapide-café.
Sur le pont du ferry, nous assistons au chargement des marchandises dans les cales. Quelques habitants embarquent et nous appareillons. Le retour se fait sous un beau soleil et nous sortons sur le pont pour regarder, si par hasard, des baleines voulaient bien se montrer. Mais, non, ce n’est pas leur jour (pas grave, on en a vu hier).


